Saint Jean baptisant le peuple

Numéro principal : INV 7287
Autre numéro d'inventaire : MR 2319

Département des Peintures

Poussin, Nicolas (Les Andelys, 1594 - Rome, 1665)
France École de

Titre : Saint Jean baptisant le peuple

Hauteur : 0,94 m ; Hauteur avec accessoire : 1,2 m ; Largeur : 1,2 m ; Largeur avec accessoire : 1,45 m

huile sur toile

2e quart du XVIIe siècle (1635 - 1637)

Historique:
André Le Nôtre (1613-1700), jardinier de Louis XIV ; don de Le Nôtre à Louis XIV, 1693 ; cabinet du Grand Dauphin au château de Versailles, 1693 ; cabinet des Tableaux de l’hôtel de la surintendance à Versailles, 1695 ; transféré au château de Meudon dans l’antichambre del’appartement du Grand Dauphin, v. 1701-1706 ; retour au château de Versailles dans le cabinet desTableaux, 1709 (cf. Engerand, 1899) ; probablementà Paris en 1717 ; en dessus-de-porte dans le cabinet de la Pendule de l’Appartement intérieurde Louis XV au château de Versailles, 1737 ; il yest mentionné en 1787 (inventaire Durameau, Vms 138, fol. 95) et en 1794 A.M.N., 1 DD 5, fol. 12D) ; inventorié au château de Versailles, 1797 ; transféré au Louvre, 1798 (cf. Cantarel-Besson, 1992) ; exposé dans la Grande Galerie,
1799 (Notice, 1799, no 71).

Commentaire:
Le tableau peut être rapproché de la version conservée au J. Paul Getty Museum à Los Angeles et peinte pour Cassiano dal Pozzo : huile sur toile ; 95,5 × 121 cm ; inv. 71.PA.58. Les deux compositions sont très proches par la disposition et le coloris. Elles doivent être datées de la même période, autour de 1634 (sur la question des dates, cf. Rosenberg (P.), 2015, p. 131). Poussin s’inspire de la composition de Guido Reni à Saint-Grégoire-le-Grand à Rome, Saint André conduit au martyre (cf. Jaffé (M.), 1975). Il se réfère aussi aux Loges de Raphaël au Vatican, notamment à la composition sur le même sujet du Baptême du Christ, à laquelle il donne une puissance michelangélesque, peut-être inspirée des copies et des gravures d’après la Bataille de Cascina de Michel-Ange, notamment pour le personnage qui se déchausse au premier plan à gauche. L’épisode est tiré de la Bible, il est détaillé dans l’Évangile de Matthieu : « En ce temps-là Jean Baptiste vint prêcher au désert de Judée, en disant : Faites pénitence : car le royaume des cieux est proche. C’est lui qui a été marqué par le prophète Isaïe, lorsqu’il dit : Voici la voix de celui qui crie dans le désert : préparez la voie du Seigneur ; rendez droits ses sentiers. Or Jean avait un vêtement de poil de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins ; et sa nourriture était des sauterelles et du miel sauvage. Alors la ville de Jérusalem, toute la Judée et tout le pays des environs du Jourdain venaient à lui ; et confessant leurs péchés, ils étaient baptisés par lui dans le Jourdain. Mais voyant plusieurs des Pharisiens et des Sadducéens qui venaient à son baptême, il leur dit : Race de vipères, qui vous a appris à fuir la colère qui doit tomber sur vous ? Faites donc de dignes fruits de pénitence. Et ne pensez pas dire en vous-mêmes, Nous avons Abraham pour père : car je vous déclare que Dieu peut faire naître de ces pierres mêmes des enfants à Abraham. La cognée est déjà mise à la racine des arbres : tout arbre donc qui ne produit point de bon fruit, sera coupé et jeté au feu. Pour moi je vous baptise dans l’eau pour vous porter à la pénitence ; mais celui qui doit venir après moi, est plus puissant que moi ; et je ne suis pas digne de porter ses souliers : c’est lui qui vous baptisera dans le Saint-Esprit et dans le feu » (Mt, 3, 1-11). Nous ne connaissons pas le commanditaire de la composition du Louvre. En 1685, Félibien mentionne le tableau dans la collection d’André Le Nôtre, le grand jardinier de Louis XIV : « un S. Jean qui baptise le peuple au bord du Jourdain » (cf. Félibien, 1666-1688). Le tableau a été gravé par Girard Audran avant 1683, avec une dédicace à Jean-Baptiste Colbert (en deux planches conservées à la Chalcographie du Louvre). L’oeuvre a également été gravée par Benoît Audran et par Edme Jeaurat. La radiographie du Saint Jean baptisant le peuple a révélé plusieurs repentirs : les rapports d’ombre et de lumière ont été modifiés, le long voile de la femme au turban a été supprimé. Le tableau est peint sur une toile comprenant 14 × 23 fils au cm2. Il a été rentoilé par François Toussaint Hacquin en 1798 (cf. Massing, 2012) et restauré en couche picturale par Mathias Bartholomeus Roeser (cf. Émile-Mâle, 2008). Il a été restauré en couche picturale par Lucien Aubert à Montauban en 1941, puis de nouveau par Pierre Michel au Louvre en 1957-1958 (N. Milovanovic, 2021).

Le Nôtre, André, Donateur
Louis XIV, roi de France, Propriétaire, 1693

entrée - Collection de Louis XIV

Etat

Musée du Louvre, Département des Peintures

entrée - Collection de Louis XIV